Nous recevons énormément de demande concernant le parcours d'Anne ou encore des conseils pour des futurs écrivains.
Voici donc, quelques trucs et astuces à savoir.
Avant d'écrire ou de publier un ouvrage, toute personne devrait connaître les droits et les responsabilités d'un auteur. Cliquer ICI pour consulter les textes concernant La loi sur le droit d'auteur au Québec.
Mieux vous êtes informés, mieux votre œuvre sera protégée!
Les gens écrivent pour toutes sortes de raisons. Certains ont simplement envie de faire connaître leur point de vue, d'autres le font pour enseigner. Chez moi, c'est un besoin fondamental comme manger ou dormir.
Les mots m'ont fasciné à un tout jeune âge et, dès que j'ai su lire et écrire, j'ai commencé à composer. Je n'y pouvais rien, il fallait que je raconte tous les récits qui trottaient dans ma tête. Évidemment, à six ans, j'écrivais surtout des histoires de chats perdus, de chiens fidèles et même de chauve-souris savantes.
Les personnages ne sont apparus que durant mon adolescence, probablement parce qu'à cet âge, on commence à connaître plus de gens et à s'apercevoir qu'ils ne sont pas tous comme nos parents ou nos professeurs. Notre cercle de connaissances s'agrandit. Il était donc tout naturel que mes premiers héros soient des étudiants comme moi, parce que c'était ce que je connaissais le mieux. J'ai écrit la première version des Cordes de Cristal durant mon secondaire et mes deux années de cégep. Cette série de romans pour ados n'a jamais été publiée, mais elle a été lue par un grand nombre de mes amis et de leurs amis.
Dès mes 20 ans, les choses ont progressé. J'ai découvert la magie par l'entremise de Tolkien et de ses histoires de la Terre du milieu, ainsi que les phénomènes mystérieux comme les OVNIS, les fantômes, la réincarnation et les sociétés secrètes, et je les ai intégrés dans mes récits. Mes personnages sont alors devenus plus complexes et plus étoffés. Peu importe l'histoire que je tentais d'écrire, il y apparaissait toujours un élément surnaturel. J'ai même ajouté le fantôme d'un vieux rock star dans les Cordes de Cristal. C'est également durant cette période de ma vie que je suis devenue passionnée d'histoire. J'ai lu tout ce qui s'est écrit, de l'Atlantide à nos jours, et j'ai ajouté une dimension historique à mes récits.
C'est seulement durant les dernières années que j'ai commencé à écrire des romans à vocation instructive. Dans les Ailes d'Alexanne, j'ai expliqué, par le biais d'une belle histoire, toutes les notions du Nouvel Âge, de la guérison surnaturelle à la perception extrasensorielle. Les Chevaliers d'Émeraude sont arrivés peu de temps après.
Il serait faux de dire que j'ai profité de la " vague " de fantastique qui déferlait sur le monde, parce que j'écris des récits fantastiques depuis plus de 40 ans. C'est plutôt le monde qui venait de me rattraper !
En résumé, je crois bien que je suis née auteur, tout comme d'autres naissent les architectes ou les médecins. Pour moi, les mots sont des incantations que l'on assemble sur une feuille blanche pour créer de la magie.
Je ne sais pas si c'est la même chose pour tous les auteurs, mais dans mon cas, ce qui a été le plus difficile dans mon apprentissage d'écrivain, c'est le manque de vie sociale. Lorsqu'on plonge dans sa tête pour pondre un texte, on ne peut pas le faire au milieu d'une bande d'amis bruyants ou dans une discothèque endiablée. Alors, bien souvent, pendant que mes copains faisaient la fête, je m'isolais parce qu'il fallait que j'accouche d'un texte. Donc, pour moi, écrire implique de longues heures, enfermée dans le silence. Mais cela ne veut pas dire que j'étais tout à fait seule…
En effet, je vivais plus souvent avec mes personnages qu'avec les membres de ma propre famille ou qu'avec mes amis. J'ai donc passé presque toute mon adolescence avec la bande de musiciens des Cordes de Cristal, ma vie de jeune adulte avec les personnages bizarres de mes contes de science-fiction et de fantastique, et, plus récemment, avec les beaux Chevaliers du Royaume d'Émeraude et les agents secrets de l'A.N.G.E. Alors, s'il est astreignant de travailler son " art ", je pense qu'il est, en revanche, gratifiant de pouvoir un jour s'asseoir devant un manuscrit de 300 pages qui raconte une histoire passionnante sortie tout droit de notre imagination.
La première, c'est la persistance, car il faut remettre cent fois son ouvrage sur le métier avant qu'il nous plaise vraiment. Ne vous attendez jamais à écrire un roman parfait du premier coup. Chaque fois que vous le relirez, vous voudrez y ajouter autre chose, et c'est tout à fait normal. Je fais au moins dix brouillons de tout ce que j'écris et, même une fois le récit imprimé pour toujours sous la forme d'un livre, si on me laissait faire, j'y apporterais d'autres modifications !
Il faut aussi de la discipline. L'art d'écrire nécessite, comme tout autre apprentissage, de longues heures de pratique. Il est essentiel d'écrire au moins une page par jour, tous les jours, pour affiner son style. Personnellement, j'ai pris l'habitude de toujours arrêter d'écrire à un moment critique de mon histoire. De cette façon, quand j'y reviens le lendemain, il est facile pour moi de la poursuivre.
Il faut aussi aimer sa langue. Que vous écriviez en français, en anglais ou même en quenya (langue des elfes créée par Tolkien), pour être un écrivain, vous devez être constamment à la recherche de la meilleure façon de dire quelque chose. Souvent, au milieu d'une phrase, au lieu d'utiliser un mot ordinaire pour exprimer sa pensée, un auteur peut passer de longues minutes à en chercher un autre plus beau, plus compliqué, qui dira la même chose. Il faut donc s'attendre à ouvrir le dictionnaire un millier de fois. Personnellement, j'utilise le Petit Robert pour trouver la signification des mots et j'ai recours à des dictionnaires analogiques et des dictionnaires de synonymes pour éviter les répétitions dans les paragraphes.
J'ai aussi découvert un petit bijou de dictionnaire des cooccurrences qui permet d'associer des adjectifs et des verbes à plus de 4 000 substantifs. Très utile ! Je possède autant de livres de référence en français qu'en anglais (juste deux en quenya !). Je visite régulièrement les librairies pour voir s'il y a de nouveaux ouvrages sur la langue. On devient vraiment obsédé.
Ensuite, si on veut devenir un auteur à succès, il faut aussi acquérir de l'entregent, ce qui est tout un exploit après des millions d'heures seul avec ses bouquins. Il faut aimer sincèrement les autres si on veut qu'ils aiment ce que nous écrivons. C'est une règle fondamentale. Il faut donc toujours faire attention à ce que l'on dit et faire attention à ce que l'on fait. Ça ne veut pas dire de marcher sur des œufs, mais de demeurer tout simplement honnête en toute chose. La courtoisie est de mise et la patience aussi. Mais une fois acquises, ces deux qualités peuvent vous servir pendant le reste de votre vie.
Il faut d'abord avoir une idée. L'auteur la laisse germer dans sa tête aussi longtemps que c'est nécessaire. Cette idée le hantera pendant quelques semaines ou quelques mois, puis se mettra à faire des racines. Il est important, tout au long de ce processus de croissance de prendre des notes. Eh oui, même les auteurs manquent parfois de mémoire. Il est même préférable d'utiliser un bon système de classement sinon on perd un temps fou à mettre ses notes en ordre lorsque vient le moment de rédiger.
Une fois que l'idée a fait de bonnes racines, il faut la diviser en trois parties essentielles : l'introduction, le corps et la conclusion. Je pense qu'il faut mettre plus de temps sur la première et la dernière partie. Avant de commencer à rédiger le manuscrit, il faut déjà savoir comment il se terminera. Le reste de l'intrigue servira à se rendre à ce point d'arrivée.
Il est également utile de noter sous forme de mots clés, à l'intérieur des trois parties, ce que l'on compte y écrire. Une fois le " squelette " assemblé, il ne reste plus qu'à l'habiller. C'est à ce moment que l'auteur s'isole le plus afin d'écrire le premier jet de l'histoire. Une fois l'histoire terminée, il doit prendre un certain recul, le mettre dans le tiroir une semaine ou deux (c'est le moment idéal pour lui de prendre des vacances), puis il commence le long processus de la relecture. Dans mon cas, il arrive que je corrige un texte dix fois avant qu'il me plaise vraiment.
Je suggère ensuite une étape qui demande à l'auteur de faire preuve d'humilité. Avant de remettre ce manuscrit à l'éditeur, je pense qu'il est important de le faire lire par une personne de confiance qui possède un très grand sens critique. Personnellement, je demande à ma sœur de relire mes romans et de me signaler mes erreurs de chronologie, de géographie, de logique ou de français. Lorsque le manuscrit me revient, j'analyse ses annotations et je corrige le récit en conséquence. Je peux donc présenter à mon éditeur un manuscrit qui se tient et qui est agréable à lire.
En attendant de vous faire publier, vous pouvez protéger votre manuscrit en vous l'expédiant chez vous par courrier recommandé, soit sous forme de papier, soit sous forme électronique, c'est-à-dire, un manuscrit ou un CD. Une fois que vous avez reçu votre propre enveloppe, ne l'ouvrez surtout pas ! Rangez-la en lieu sûr. Elle ne vous servira que si quelqu'un essaie de voler votre texte. À ce moment-là, vous pourrez démontrer à la cour qu'à la date imprimée sur l'enveloppe par le bureau de poste, vous aviez déjà écrit cette histoire. Les éditeurs sont généralement honnêtes et ils ne voient pas les textes qu'ils reçoivent, mais il faut quand même se protéger.
Pas du tout. L'écrivain qui veut se faire publier doit s'armer de patience. À moins de déjà connaître certaines personnes dans le milieu de l'édition, il devra faire parvenir son manuscrit à plusieurs maisons d'édition avant de trouver preneur. Il est également plus facile de faire publier un sujet qui intéresse un grand auditoire, peu importe le genre littéraire.
Si l'auteur a un produit nouveau, du jamais vu, et qu'il y tient mordicus, il devra frapper à toutes les portes et se montrer très tenace, car les maisons d'édition n'aiment pas sortir des sentiers battus. Cependant, s’il s'inscrit dans une veine bien définie (poésie, roman d'amour, roman fantastique), il sauvera du temps en transmettant son manuscrit uniquement à des maisons d'édition qui se spécialisent dans le même style. S'il le peut, il devrait porter lui-même son manuscrit à l'éditeur, ce qui lui donnera l'occasion de se démarquer de tous ceux qui envoient les leurs par la poste et qui ne s'en occupent plus par la suite. Il est aussi bon de téléphoner à l'éditeur au bout d'un mois pour savoir où en est rendu le processus d'évaluation du manuscrit.
Dans le cas des Chevaliers d'Émeraude, j'ai commencé par rechercher des maisons d'édition spécialisées en " heroic fantasy " et, croyez-moi, même si ce style est très à la mode, elles sont rares. J'ai fait deux appels et mes interlocuteurs ont paniqué en apprenant qu'il s'agissait d'une saga de 12 tomes. Mettez-vous à leur place : je n'étais même pas connue. J'ai donc décidé de me publier moi-même.
J'ai parlé à un imprimeur, un rédacteur d'épreuve, un graphiste, un infographe, un distributeur, les responsables du gouvernement qui accordent les numéros ISBN et ceux du dépôt légal. Au beau milieu de ces démarches, trois maisons d'édition m'ont appelée chez moi, même si je ne leur avais jamais fait parvenir mon manuscrit. Elles en avaient entendu parler par des amis de mes amis. Une ex-avocate du cabinet où je travaillais a parlé de moi à Varia, la directrice d'un diffuseur de petits magazines de Montréal, pour qui je faisais de la pige, a parlé de moi à Quebecor et, finalement, une copine de travail a parlé de moi à De Mortagne. Il fallait que je décide entre trois maisons d'édition ! Tout le monde n'a pas cette chance, c'est vrai, mais quand on dit aux gens que nous écrivons des romans et que nous essayons de percer, nos propos finissent toujours par aboutir dans les bonnes oreilles. C'est pour cette raison que nous devons toujours être courtois (comme un Chevalier) !
J'ai rencontré ces éditeurs pour mieux les connaître. Il n'est pas seulement nécessaire de faire imprimer un roman, il faut aussi s'assurer qu'il sera distribué dans le plus de librairies possibles. Tous m'offraient à peu près la même chose. J'ai donc resserré mes demandes et j'ai exigé un droit de regard sur la révision et sur les décisions finales au sujet de mes romans. De Mortagne me l'a promis. De plus, leurs bureaux se situaient à 10 minutes de chez moi. Je peux donc m'y rendre facilement, aussi souvent qu'il le faut.
Il s'agit ici encore de mon expérience personnelle. Tout d'abord, l'éditeur fait évaluer le manuscrit. Même si vous pensez que votre manuscrit est parfait, il faut se rappeler que l'éditeur a ses propres valeurs et sa propre philosophie. Il est possible qu'il adore le manuscrit et qu'il ne veuille rien y changer. Mais il se peut aussi qu'il vous demande d'y apporter des modifications. Beaucoup d'auteurs s'inclinent devant cette exigence parce qu'ils veulent absolument se faire publier. Personnellement, je pense qu'un écrivain, qui a peiné sur chaque page, a l'obligation de considérer les modifications demandées à la loupe et n'accepter que celles qui ne dénaturent pas son œuvre. Il est toujours possible de négocier avec un éditeur. Il suffit de bien s'expliquer par écrit ou de vive voix. Au fond, l'éditeur et l'auteur ont le même but : publier un bon livre.
Une fois que l'auteur et l'éditeur se sont entendus sur les modifications nécessaires, l'auteur se remet au travail et soumet à nouveau son manuscrit corrigé à l'éditeur. La deuxième étape consiste à faire " réviser " le manuscrit (la première fois, il a été évalué). Le travail du réviseur est de corriger les fautes d'orthographe et de grammaire. Malheureusement, certains réviseurs en profitent pour faire connaître leur opinion sur certains passages. Là encore, l'auteur est libre d'accepter ou de refuser les corrections proposées par le réviseur, mais il doit justifier ses refus.
Une fois la révision et la saisie des corrections effectuées, le manuscrit final est confié à un infographe qui le met sous forme de " roman ". Une copie est alors imprimée pour le correcteur d'épreuve et une copie est remise à l'auteur. Les deux doivent alors relire le texte une dernière fois, pour s'assurer que tout est conforme. De plus, le correcteur d'épreuve s'assure que les coupures de mots sont exactes et qu'il n'y a pas de " cheminées " et de " rivières " dans le texte.
Quant à la couverture du roman, en général, l'auteur qui publie pour la première fois ne la choisit pas. C'est le graphiste de l'éditeur qui lui fait parvenir ses idées. Il arrive parfois qu'on demande à l'auteur si l'idée lui plaît et il arrive parfois qu'on prenne ses suggestions en considération. Au bout du compte, tout dépend de l'éditeur.